Les raisons du succès du RNI, le «parti de la colombe»

Le Maroc attend la formation du nouveau gouvernement. Mohammed VI a confié cette mission vendredi à Aziz, puissant homme d’affaires, ex-ministre de l’Agriculture que l’on dit proche du monarque, et patron du RNI, le parti arrivé en tête aux législatives de mercredi. Surnommé le « parti de la colombe », le RNI ou Rassemblement national des indépendants a damé le pion aux islamistes du PJD, qui étaient aux affaires depuis dix ans. Le résultat d’une stratégie de campagne menée principalement sur deux fronts.

Avec notre envoyée spéciale à Rabat, Amélie Tulet
Au niveau des grandes villes, généralement très abstentionnistes au Maroc, le RNI est allé à la conquête de nouveaux électeurs : les jeunes, les femmes, en ciblant un public d’ordinaire peu politisé. Et si dans ces métropoles, la campagne semblait « atone », c’est qu’elle se jouait principalement sur les réseaux sociaux.
C’est là que le parti de la colombe a défendu son programme, très lisible, avec cinq points et 25 mesures, promettant un minimum vieillesse, la création d’un million d’emplois ou le doublement du budget de l’hôpital public.

Le RNI a aussi mis en avant son action au sein du gouvernement sortant dans la riposte anti-Covid. Dès mars 2020, quand le monde entier se confinait, des mesures de soutien aux Marocains étaient annoncées par le ministre de l’Économie, membre du RNI. Et des masques étaient fabriqués localement sous l’impulsion du ministre de l’Industrie.
Autre volet de la stratégie électorale du parti de la colombe : les petites villes et les villages, où la campagne a été très active. Selon le géographe David Goeury, à l’instar du PAM et de l’Istiqlal, le RNI a investi le monde rural. Et en mobilisant plus de 25 000 candidats aux élections communales organisées en même temps que les législatives mercredi, il était présent dans 80% des circonscriptions du territoire marocain.

avec RFI